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Louis-Joseph Valene

Louis-Joseph Valenne (1787-1861), garde forestier du comte de Lalaing, soldat de Napoléon (1807-1814).
 
Louis-Joseph Valenne naquit à Arquennes le 24 septembre 1787, fruit de la treizième génération d’une famille établie dans le village au 14eme siècle.
Il était l’aîné de trois fils et deux filles et ses parents s’appelaient Robert Valenne et Jeanne-Joseph Hennaut.
Durant la semaine, il accompagne au travail son père, tailleur de pierres. Le dimanche, il tire à l’arc dans la société des Archers de Saint Sébastien. Il est même « alfer » de cette société, c’est à dire porte-drapeau.
 
En 1789, la révolution française bouleverse la donne européenne.
Le 16 juin 1794, le général français Jourdan remporte la bataille de Fleurus contre les autrichiens.
Le 17 octobre 1797, l’Empereur François II renonce à la souveraineté sur notre pays  et ses provinces sont rattachées à la France.  Le village d’Arquennes, jusque là rattaché au Brabant, fera partie du département de Jemappes et de la 24eme division militaire du territoire français.
Le 5 septembre 1798, le Directoire fait voter la loi sur la conscription. Tous les célibataires âgés de 20 à 25 ans seront obligés d’effectuer leur service militaire. Les conscrits sont alors désignés d’office par les conseils municipaux, ou tirés au sort, permettant dès lors aux plus fortunés de se voir exemptés.
Le 4 décembre 1806, 80000 conscrits sont mis à la disposition du gouvernement. Les premiers départs ont lieu le 25 janvier 1807. Louis-Joseph se retrouve sous les armes, alors qu’il n’a pas encore atteint l’âge de 20 ans.
Le registre de contrôle de troupe du 16eme régiment de dragons renseigne que « Louis-Joseph Valenne, né à Arquennes le 24 septembre 1787 est tailleur de pierre, mesure 1 mètre 71, a le visage plein, le front haut, les yeux bleus, le nez ordinaire, la bouche petite et le menton rond ».
Il a servi comme dragon dans le 16eme régiment à la première compagnie (corps d’élite) à partir du 15 février 1807. Il a effectué les campagnes de 1807 au 2 juin 1813, date à laquelle il fut fait prisonnier en Espagne. Après sa libération, il rejoint son régiment le 12 septembre 1814. Il sera congédié comme étranger le 1er décembre 1814.
 
Revenons sur l’historique du 16eme dragon, arme au sein de laquelle Valenne effectua sa carrière militaire, et qui permet de suivre sa trace sur les champs de batailles:
Le 14 juin 1807, Valenne participe à la bataille de Friedland (sud-est de Kaliningrad, actuellement en Lituanie ) avec le 16eme dragon, bataile que les français remportent sur les russes. La confrontation fit 25000 tués et blessés au sein de la coalition russo-prussienne et 11000 dans l’armée impériale.
Durant la trêve qui s’ensuit, le 16eme dragon est envoyé en Espagne. Napoléon justifie l’intervention dans ce pays par ces mots : « la nécessité de soustraire la péninsule aux machinations des anglais, aux intrigues, à l’espoir, aux prétextes des Bourbons (Mémorial) ».
Le séjour des conscrits au pays des castagnettes se révèle être un cauchemar car les méthodes autochtones sont d’une violence rare.
Deux divisions de dragons y sont placées sous les ordres du maréchal Bessieres. Celui-ci s’installe à Burgos le 19 mars 1808 pour y surveiller les insurgés de la Vieille Castille et des Asturies. Le 4 novembre de la même année, l’Empereur pénètre en Espagne à la tête de 135000 hommes, dans le but de rétablir son frère Joseph sur le trône. Le 10 novembre, une première bataille se déroule face à Burgos. Les anglo-espagnols sont écrasés.
Le 27 novembre, les troupes marchent vers Madrid. Le col de Somossierra est défendu par des espagnols. Après un échange court mais viril, la route est dégagée, et le 2 décembre, Bonaparte est devant Madrid. Le lendemain, la junte militaire qui défend la ville capitule.
L’empereur peut alors préparer son attaque contre le Portugal. L’avant-garde est constituée des deux divisions de dragons commandées par Bessières. L’Empereur doit retourner en France car la guerre est devenue inévitable avec l’Autriche. Tâche est confiée à ses lieutenants de terminer le travail entamé. Bessières établit son quartier général à Valladolid. Les troupes, dont Valenne, y sont cantonnées en attendant la suite des évènements.
En mai 1809, le général anglais Wellesley (qui deviendra le duc de Wellington) traverse le Douro avec ses troupes. Le 28 juin, il pénètre en Espagne et veut rentrer dans Madrid.  Une bataille a lieu à Talavera les 27 et 28 juillet et les français doivent reculer devant les anglais. L’arrière-garde espagnole est restée près du pont de l’Arzobispo. Les dragons trouvent un gué et les prennent à revers. Le colonel du 16eme dragon Vial  est blessé mortellement le 19 novembre à Ocana.
En janvier 1810, les français décident à conquérir l’Andalousie. 60000 hommes pénètrent dans la Sierra Morena. Après le passage du col, le 16eme dragons participe le 28 janvier au combat d’Alcala-la-Real, et le 31, l’armée arrive aux portes de la capitale andalouse qui se rend le 5 février. 
On retrouve le 16eme dragon en 1812 alors que l’évacuation de l’Andalousie est décidée. Les dragons formaient généralement l’arrière-garde. Le 15 novembre, les français en retraite s’arrêtent devant Zamora. Le 18, Wellington s’installe à Ciudad Rodrigo. Les troupes françaises prennent leurs quartiers d’hiver entre le Duero et le Tage.
Le 22 mai 1813, Wellington décide d’en finir. Quatre divisions anglaises se dirigent vers Zamora. La bataille fait rage dans cette ville le 2 juin 1813. C’est ce jour que Louis-Joseph Valenne fut fait prisonnier . Le 6 avril 1814, Napoléon abdique à Fontainebleau. L’Espagne se considère toujours en guerre avec la France et garde les prisonniers. Valenne ne pourra rentrer en France et rejoindre son régiment que le 12 septembre. Congédié comme étranger le 1er décembre, le dragon dut regagner la Belgique à pied et en mendiant.
Valenne rentre à Arquennes et apprend que son père est décédé le 20 janvier 1814.
Le 26 février 1815, Napoléon s’évade de l’île d’Elbe et débarque au Golf Juan le 1er mars. S’ensuit une marche triomphale à travers la France qui inquiète les Alliés. Ils rassemblent leurs troupes en Belgique. Le 24 mars 1815, un ordre de mobilisation fut lancé pour les belges, placés sous l’autorité du duc d’Orange. Valenne se retrouva donc mobilisé dans les troupes du duc de Wellington. Le 17 juin, veille de la bataille de Waterloo, Valenne est envoyé en éclaireur et fonce jusqu’à Arquennes. Cette désertion est notamment motivée par le fait qu’il ne voulait pas se battre contre d’anciens camarades. En outre, un arrêté du 29 avril 1815 obligeait tous les militaires belges rentrés de France à rendre uniforme et armes. Valenne ne le fit jamais et on conserva longtemps dans la maison qu’il habitait son uniforme vert, son sabre, son fusil et son bonnet à poils.
En 1858, Napoléon III lui accorda la médaille de Ste Hélène. Son brevet porte le n° 16961 et est signé par le duc de Plaisance. Une pension lui fut octroyée mais il ne la toucha jamais. Par contre, une paire de chandeliers en étain lui fut offerte en remerciements pour avoir ramené un blessé sur son cheval.
Il fut ensuite garde forestier du comte J. de Lalaing, de 1818 à 1854.
Louis-Joseph Valenne mourut le 5 novembre 1861.
 
L'essai biographique dont est issu cet article retraçant le parcours de Valenne est consultable à la bibliothèque de Seneffe.
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